Une chose a changé ma vie d’apiculteur : avoir mon rucher à côté de la maison ! Avant je planifiais mes visites (tous les 6 jours en saison) et je faisais en fonction de la météo. Arrivée sur place j’intervenais selon le but que je m’étais fixé et j’en repartais après avoir observé les ruches mais à une certaine heure de la journée (généralement en début d’après-midi) et pendant un laps de temps somme toute assez court. Maintenant c’est cinéma 3D du matin au soir et son dolby stéréo et du coup en quelques semaines j’en ai appris énormément sur les abeilles, leur comportement et notamment sur leur capacité d’apprentissage vu que c’est le sujet qui nous intéresse présentement. Ceci est d’autant plus vrai sur les essaims que nous venons d’installer dans leurs ruches d’accueil. Je mets sur toutes mes ruches un nourrisseur en plastique qui sert à nourrir en saison en sirop (si tout va bien uniquement pour développer les essaims de saison et préparer à l’hivernage) et à distribuer le candi en sortie d’hiver. Hors, je constate que les abeilles des nouveaux essaims n’ont pas encore « appris » ce qu’était ce nourrisseur. Elles ne vont pas dedans, où si elles y vont ne retrouvent pas la sortie et n’ont pas mis de propolis entre le corps de ruche et le nourrisseur. A contrario, les colonies maintenant bien établies le gèrent par contre très bien mais c’est vrai qu’elles s’en sont déjà toutes servies, pour elles le nourrisseur fait partie intégrante de leur maison. Autre point intéressant, la source d’eau. Si vous avez la chance de posséder un point d’eau qui ne tarit pas en été à proximité de votre rucher mon conseil est de ne pas mettre d’abreuvoir sinon une fois celui-ci repéré vos abeilles risquent de n’utiliser que celui-ci et cela vous obligera à prévoir son remplissage de façon très régulière. Ici je dispose d’un trop-plein de la source proche du rucher et j’ai pris soin de laisser les abeilles le trouver et l’utiliser comme source d’eau. Elles ne seront comme ça jamais en déficit hydrique. Il faut aussi savoir qu’en saison la durée de vie d’une ouvrière est d’environ 45 jours, il y a donc un apprentissage qui se fait au sein de la ruche des abeilles les plus vieilles aux plus jeunes et cela se fait de générations en générations. Tout ceci est aussi à prendre en compte pour la production de miel. Les abeilles doivent aussi apprendre à monter dans les haussettes pour les construire et les remplir en nectar et cela peut prendre plusieurs jours et même ne jamais se faire ou très lentement ce qui fait qu’en fin d’année dans un même rucher certaines colonies peuvent être bien plus productives que d’autres. Ceci sera à prendre en compte au moment de faire des essaims artificiels, c’est là que votre rôle d’apiculteur et d’observateur prendra tout son sens !
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