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Mea Culpa

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Petit retour en arrière :

Dans une récente actualité je faisais part de mes observations faites au trou de vol. Je m’étais permis de souligner que je n’avais jamais vu de danse des abeilles et que je m’interrogeais sur les conclusions bien connues de K. Von Frisch. Je proposais toutefois de me documenter sur ses expériences et ses protocoles. Voilà qui est chose faite et je dois dire que la lecture de son livre m’a bluffé ! Son livre « Vie et mœurs des abeilles » est une petite merveille dont je recommande la lecture à tout apprenti apiculteur, et aux autres aussi. Je me suis rendu compte que j’en étais resté à un niveau très superficiel de ses conclusions relayées ça et là dans les médias et que je n’avais pas été plus loin dans mes recherches. On ne le répètera sûrement jamais assez mais il faut toujours se fier au fichier source !

Ce qu’il écrit (entre autres) :

Petit rappel : les expériences décrites dans le livre ont pour la grande majorité été réalisées vers la fin des années 20, la première édition du livre date de 1927 dans son édition allemande sous le titre « Aus dem leben der bienen ». Impossible de ne pas tomber sous le charme des protocoles fort subtils qui font la part belle à l’observation : les abeilles sont marquées avec des couleurs et l’observateur note sur les lieux d’expérience la présence ou non de celles-ci.

Le premier point qui ressort c’est que Von Frisch avait totalement pris la mesure de la complexité des interactions chez les abeilles : subtil mélange de l’utilisation de la chimie, des comportements, des sons, des couleurs, des odeurs… En fait de danse ce sont toutes ces différentes interactions qui permettent à une abeille ayant découvert une source importante de nectar de recruter ses congénères. Qui plus est, tout cela se fait dans le noir de la ruche sur les cadres et point sur le pont d’envol, naïveté de ma part. Il a utilisé une ruche d’observation équipée d’une vitre qui lui a permis d’observer les abeilles sans (trop) les déranger. Je vais d’ailleurs acheter une ruche pourvue d’une fenêtre de visite.

Les façons de donner la direction, la distance et les éventuels obstacles sont très subtiles et bien différenciées. Pour la distance la précision donnée par la danse spécifique est étonnante. Les abeilles se réfèrent également à la position du soleil avec une précision diabolique et elle se basent pour cela sur la lumière polarisée.

La notion de la perception et de la mémoire du temps est aussi très étonnante. Il a ainsi pu « dresser » des abeilles à revenir sur une source de nourriture toujours à la même heure.

Il propose également un protocole pour inciter les abeilles à aller sur une source de nourriture ignorée alors qu’elle est consistante et par là-même de permettre à l’apiculteur de faire une belle récolte presque inespérée. Je réfléchis d’ailleurs à la possibilité de mettre en place ce protocole pour mes colonies, à voir…

Conclusions :

Tout apiculteur devrait avoir ce livre sur sa table de chevet, c’est une source inépuisable d’informations sur les abeilles. On y apprend toute l’intelligence de ces animaux et combien sont complexes les interactions entre les individus à l’intérieur de la ruche tout cela pour former une colonie qui au niveau supérieur est aussi un individu. On y apprend surtout combien nous sommes loin de tout avoir compris au monde des abeilles, il faudrait peut-être avoir l’humilité de le reconnaître pour éviter bien des erreurs que nous commettons vis à vis des abeilles et du vivant en général, j’aime à croire qui je suis sur ce chemin.

PS :

Prochaine lecture programmée : « la vie des abeilles » de Maurice Maeterlinck, ouvrage que j’ai déjà lu…voilà plus de 40 ans…

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