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Sortie d’hivernage

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Rappel sur l’hivernage

Les abeilles hivernent c’est-à-dire qu’elles gardent une activité plus ou moins importante pendant la période froide. Ici, en Haute-Ardèche, on peut considérer que cela commence mi-octobre et se termine aux premiers pollens de noisetier mi-janvier. Dès que les températures chutent sous zéro pendant plusieurs jours voire semaines d’affilée les abeilles forment une grappe. Et la température dans la ruche chute. Il n’y a alors plus de couvain en élevage. Le gros avantage de cette période c’est que le varroa, faute de couvain, ne se développe plus. Et si la période sans couvain est assez longue, au moins un mois, cela est extrêmement bénéfique pour la colonie. Le démarrage de printemps se fera avec une charge en varroa limitée. Et n’en sera donc que meilleur.

De plus en plus, dû au réchauffement climatique et les hivers doux il y a du couvain tout l’hiver. Et donc par voie de conséquence le varroa continue à prospérer. La solution peut consister à un traitement à l’acide oxalique en hiver. Là encore on amène des contraintes aux abeilles. Mais dans certaines régions c’est le prix à payer pour une sortie d’hiver sous contrôle.

La préparation à l’hivernage

Donc je prépare mes colonies à passer l’hiver. Je m’assure de 3 choses essentielles. La première c’est qu’elles ont suffisamment de réserves. La deuxième c’est que la reine a bien anticipé la production d’abeilles d’hiver. Et la troisième, que la charge en varroa soit maîtrisée. Si j’ai bien fait tout cela alors je peux espérer avoir des pertes hivernales minimes. Pour rappel la mortalité moyenne en France est actuellement de l’ordre de 30% ce qui est énorme.

Les angoisses de l’apiculteur

Je me pose sans arrêt la même question : ai-je bien tout fait ? Heureusement, je peux aisément au long de l’hiver suivre mes colonies : vols de propreté aux premiers rayons de soleil, bourdonnement à l’intérieur de la ruche. Mais quand bien même l’inquiétude demeure. Et bien sûr hors de question d’ouvrir les ruches pour suivre l’état des réserves. Et cette année le stress était d’autant plus présent que la saison a été catastrophique. Je n’ai pas nourri au sirop en automne, j’ai estimé qu’avec le serpolet en fin d’été et le lierre en octobre les colonies allaient reconstituer des réserves suffisantes.

La sortie d’hivernage

Première indication : les premières rentrées de pollen. Le noisetier a fleuri très tôt et dès le 15 janvier j’ai noté les premières rentrées de pollen sur certaines colonies. Puis, au fil des jours j’ai constaté que toutes les colonies rentraient du pollen. Premier point positif. En théorie cela indique que la reine a repris la ponte. Cela veut aussi dire que les demandes énergétiques de la colonie vont augmenter pour nourrir le couvain et garder une température de 34 à 36°C nécessaire à son développement. Là c’est le moment de distribuer du candi fait maison ! Et de surveiller régulièrement sa consommation. Certaines colonies sont très gloutonnes, d’autres n’y touchent pratiquement pas.

Première visite de sortie d’hivernage

Le seul juge de paix dans tout ça c’est quand je peux ouvrir les ruches, même partiellement pour jauger l’état des colonies. Ce fut possible fin février, les conditions météo étant très (trop) favorables. Et divine surprise : toutes les colonies présentaient du couvain preuve que les reines sont vivantes et ont repris leur ponte. Et les réserves dans presque toutes les colonies étaient généreuses. De plus j’ai noté des rentrées de nectar : ormes champêtres, petites pervenches…(pour rappel le noisetier ne fournit que du pollen).

Prochaines étapes après la sortie d’hivernage

Surtout ne pas crier victoire trop tôt. Les gelées sont encore bien présentes et il ne pleut pas ce qui pourrait poser problème rapidement. Les abeilles d’hiver vont disparaître petit à petit. Je dois donc bien surveiller que les abeilles de printemps prennent le relai.

Je prévois la première « vraie » visite de printemps dès que la météo sera favorable plusieurs jours de suite. Il sera temps alors de commencer à développer les colonies en rajoutant des cadres.

Conclusion

J’écris cet article le 3 mars. Comme disent les anglo-saxons, so far, so good. Mais l’année 2021 est encore bien présente dans les esprits alors je vais rester très prudent. Et le réchauffement climatique prend des tournures imprévisibles. A suivre donc.

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