Contexte :
Premiers pollens, je reviendrai un peu plus loin sur le titre de cet article. D’abord un peu de contexte. Quelle est la plus grande angoisse d’un apiculteur ? Perdre une ou plusieurs colonies en hiver ! J’ai beau avoir tout fait au mieux (voir l’article Préparation à l’hivernage), le doute subsiste toujours. En tout cas pour moi. Même si avec les années l’inquiétude fait place à la confiance. Comme me dit Bernard de Abeille et Nature si tu as fait ce qu’il fallait, alors tu n’as rien à craindre. Mais voilà, ai-je bien fait tout ce qu’il fallait ?
Suivi hivernal :
En hiver quand il fait froid, comme cela a été le cas ici pendant un gros mois, les abeilles forment une grappe. Aux premiers rayons de soleil et une température sous abri de 6 – 7 degrés elles sortent faire des vols de propreté. Je rappelle que la ruche est une salle blanche et que, sauf maladie genre Nosema, les abeilles accumulent les déchets dans leur ampoule rectale. Les vols de propreté leur permettent de vider celle-ci à l’écart de la ruche.
Du coup on peut voir des activités que ne nierait pas une belle journée de printemps. Mais attention toutefois, je ne crie pas victoire. Les vols de propreté indiquent que la colonie est toujours vivante mais cela n’est pas gage que celle-ci sortira suffisamment forte pour bien redémarrer au printemps. Je rappelle qu’il faut 21 jours entre la ponte et la naissance d’une abeille. Et ces 21 jours sont cruciaux pour la transition entre les abeilles d’hiver en bout de course et la relève.
Le candi :
Une première étape importante est la première distribution de candi. Je fais moi-même mon candi (bio forcément). Et je ne peux que vous inciter à faire de même. Cela demande un peu de matériel et de savoir-faire. Mais c’est toute la différence entre un plat cuisiner industriel et un bon petit plat fait maison. Vous aurez toujours la possibilité de vous rapprocher d’un apiculteur qui propose ses propres candis à la vente (moi par exemple…). J’insiste encore une fois, ces candis couteront forcément plus cher mais ça vaudra toujours mieux que de perdre sa colonie. Et mes candis sont enrichis en miel et en pollen.
Donc je donne la première barquette de candi après le 21 janvier c’est-à-dire avec la première lune montante. Je le fais pour toutes les colonies. Elles prendront ce qu’elles ont besoin ou envie de prendre. Sur mes 17 colonies, 10 jours après avoir distribué le candi, une seule a tout consommé. Je ne donne pas plus de 3 candis par colonie. Mais c’est souvent une ou deux barquettes, après le printemps prend le relai.
Les premiers pollens :
J’en viens au sujet de cet article. Ici, en Haute-Ardèche, les premiers pollens sont forcément issus du noisetier. Donc depuis que les températures sont repassées en positif je surveille les noisetiers environnants. Hier encore, jeudi 4 février 2021, les chatons étaient bien développés mais n’étaient pas mûrs. Quelle ne fût pas ma surprise hier après-midi par une température de 10 degrés et un ciel voilé de voir les premières rentrées de pollen. Du pollen jaune de noisetier !
Les abeilles ont donc trouvé du pollen sur des noisetiers probablement situés à une altitude plus basse que sur le rucher. Et pour certaines colonies il y avait vraiment beaucoup de rentrées ! Je voudrais souligner ici un point intéressant : 2 colonies ne rentraient pas de pollen. Cela ne m’inquiète pas plus que cela. Soit les abeilles ne l’ont pas trouvé, soit la colonie va redémarrer avec un peu de retard par rapport aux autres. Ou tout simplement je n’ai pas été assez patient…
Ce que les premiers pollens nous apprennent :
Si vous voyez des rentrées de pollen, alors dites-vous que c’est bon signe. La colonie est bien vivante et la reine toujours présente. On peut même imaginer que la reine a redémarré sa ponte ou est près de le faire. Mais attention, le verdict de l’hivernage tombera avec la première visite de printemps. Toutefois je dois avouer qu’hier après-midi c’était plutôt la confiance que l’inquiétude qui m’habitait. A suivre…