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Le bilan est globalement positif

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Petit souvenir :

Un titre en forme d’hommage à qui vous savez…En apiculture il est courant de dire que la saison hivernale est calme et propice à préparer la suivante. C’est aussi le moment de dresser le bilan de celle qui vient de s’écouler. Alors voilà celui de notre première saison en Ardèche. Notre choix est-il validé ? Réponse à la fin de l’article, désolé pour cet insoutenable suspense…

Ce qui a très bien marché :

Le biotope :

Quand on a visité pour acheter évidemment j’avais regardé ce qui entourait la maison et donc le futur rucher mais ce n’est pas en une heure de visite qu’on se fait une idée. D’autant qu’en été les parcelles de douglas donnent l’impression qu’il n’y a que ça. Le biotope s’est avéré extrêmement riche et ce de février avec le noisetier à fin octobre avec le lierre et la callune. Avantage à tout ça ? En plus de proposer aux abeilles des ressources il permet aussi du point de vue de l’apiculteur de proposer des miels riches en saveurs. Je ne vais pas énumérer ici toutes les fleurs sur lesquelles j’ai observé les abeilles butiner, je vous renvoie sur le site internet où ces informations sont données. On a aussi pris le temps d’explorer le territoire sur lequel les abeilles butinent et je crois connaître à peu près complètement l’environnement. Donc en théorie les abeilles ne doivent manquer de rien. Un petit rappel ici toutefois : il ne faut pas être obsédé par les plantes nectarifères mais bien prendre en compte toutes les ressources de pollen, sans pollen pas de couvain, sans couvain pas de butineuses et sans butineuses pas de miel…

La production de miel de printemps:

Corollaire du premier point la production de miel de printemps a été plus que généreuse et j’aurais même pu atteindre des sommets sur certaines colonies si je n’avais pas eu quelques soucis dans ma production d’essaims (voir ci-dessous).

La vente sur l’exploitation :

Je vais être honnête je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il passe autant de monde sur l’exploitation ! J’ai mis à l’entrée un panneau « Miel à Vendre » et à partir de ce moment ça n’a plus arrêté. En dehors du fait de vendre du miel, ce qui est quand même un peu le but, j’ai passé beaucoup de temps avec les personnes qui passaient pour expliquer les miels que je produis (enfin les abeilles) et ma démarche d’apiculteur. De fil en aiguille les discussions se sont avérées excessivement riches et ces moments d’échanges furent un très grand plaisir. Bon, côté mercantile, soyons honnête, vu la quantité de miel que je proposais à la vente j’ai fait une excellente année !

Ce qui a bien marché :

Le site internet :

L’air de rien c’est un énorme travail. De la conception (merci Coraline) aux mises à jour qu’il faut faire régulièrement, les actualités à écrire, les photos à prendre, les vidéos à tourner, les produits à mettre en vente. Maintenant je suis assez bien rodé mais n’étant pas geek dans l’âme cela n’a pas toujours été évident. De l’avis général le site est très beau et ma passion des abeilles est palpable, donc mission accomplie. Le site est visité régulièrement et je commence à être bien référencé dans les moteurs de recherche. Là encore c’est un travail de longue haleine, pas forcément passionnant mais c’est incontournable si on veut exister. Le petit bémol c’est la vente sur mon site, encore timide, mais ne soyons pas trop gourmand…

Le remplacement d’une reine :

Je sais c’est contraire à mes principes mais j’ai remplacé une reine sur un de mes essaims acheté cette année, la reine existante ne pondant visiblement plus. C’était soit ça, soit la perte de la colonie, je n’ai pas réfléchi trop longtemps. Il n’y avait plus de mâles depuis déjà quelques semaines donc le remérage était impossible. J’ai acheté une reine Carnica sur internet (pas facile à trouver en fin de saison) et donc j’ai reçu la reine par la poste comme il se doit. Le remplacement s’est très bien passé, la reine a été acceptée sans problème.

Ce qui n’a pas trop bien marché :

Les essaims :

Comme relaté dans mon précédent article « De l’art de se tromper » je n’ai pas vraiment été au top sur ma production d’essaims et c’est un euphémisme. Au final je n’ai fait que 2 essaims et j’ai mis en péril mes meilleures colonies. Je m’en sors bien mais comme on dit j’ai frôlé la correctionnelle. A méditer pour la prochaine année.

Le miel d’été :

Il y avait tout ce qu’il fallait pour que ce soit une bonne récolte sauf la météo…Le mois de juin a été capricieux. Il faisait très beau ce qui un moment laissait supposer une floraison très précoce du châtaignier et puis la météo s’est mise au froid et à la pluie. Assez curieusement suite à cet épisode les abeilles ont beaucoup butiné mais pour stocker des tonnes de réserves dans le corps de ruche. Des cadres entiers de réserves…et rien ou pas grand-chose dans les haussettes. On fait avec, c’est ça aussi le travail avec le vivant.

Les ratés :

La perte d’un essaim :

J’avais un essaim qui péclotait tout l’été et j’aurais dû prendre la seule décision qui s’imposait : tuer la reine et la remplacer. Résultat la ruche s’est faite piller en octobre. C’est une erreur fréquente : on veut à tout prix sauver une colonie ou un essaim mais c’est peine perdue, quand ça veut pas, ça veut pas!

Ce que je n’ai pas aimé :

Le varroa :

Ce point sera récurrent. Je le dis et le répète pour moi c’est l’ennemi ! Je vous rassure je ne suis pas en guerre à l’instar de qui vous savez face à un virus, je suis juste très méfiant et peut-être trop interventionniste mais une colonie non traitée est une colonie condamnée à court ou moyen terme. J’ai traité au printemps en préventif et je compte bien renouveler l’opération l’année prochaine.

Les frelons :

Nouveau pour moi, j’ai été confronté au frelon asiatique…et aussi au frelon européen qui n’est pas en reste pour prélever son dû ! La grosse différence c’est que l’européen disparait assez tôt en saison alors que l’asiatique est toujours présent alors que j’écris ces lignes c’est-à-dire le 15 novembre. De plus l’asiatique est présent même par températures froides, par temps de pluie et commence tôt le matin pour finir tard le soir. Heureusement la prédation était faible et quand il fait beau et qu’il y a une grosse activité sur le rucher il ne se montre plus trop. En attendant j’ai mis des pièges, malheureusement peu spécifiques. Je piège en ce moment ce que je pense être des futures fondatrices vu la taille. Ce sera toujours ça de moins pour l’année prochaine. Ma recherche des nids s’est révélée infructueuse.

La déception :

Je devais participer à un marché de producteurs ainsi qu’à la fête de la courge dans le cadre de la semaine gourmande, hélas tous les 2 annulés pour les raisons qu’on connaît. Partie remise…

Conclusion :

Alors oui vous l’aurez compris ce fut une excellente année. En plus des points cités plus haut j’ai énormément appris sur les abeilles de par mes observations. Et j’ai également beaucoup progressé dans ma pratique et dans la confiance lors de mes interventions. Maintenant tout n’est jamais parfait…

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