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Ce que l’observation m’a appris

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Les lieux d’observation :

Si comme moi vous avez la chance d’avoir votre rucher à côté de votre habitation vous aurez tout loisir de pouvoir observer vos colonies. Et cela  à tout heure du jour et en fonction des conditions météo.

Depuis notre installation en Ardèche je passe beaucoup de temps à observer les abeilles que ce soit sur le plancher d’envol ou sur les fleurs aux abords du rucher. Concernant le plancher d’envol je ne peux que vous recommander de lire le petit livre de H.Storck « Au trou de vol ». L’auteur a passé beaucoup de temps à observer ses colonies et à consigner toutes ses observations en fonction des saisons. La première fois que je me suis plongé dans ce livre je l’ai trouvé abscons et de peu d’utilité. Je débutais et j’avais sûrement un regard un peu trop académique. Je l’ai relu récemment et j’ai compris toute la pertinence des observations de cet amoureux des abeilles. Du coup il m’arrive régulièrement de confronter mes propres observations aux siennes et cela m’aide à comprendre mes colonies. Parce qu’au fond ce qui est important c’est d’arriver à appréhender ce qui se passe dans la ruche sans avoir à ouvrir celle-ci. Une bonne observation de ce qui se passe au plancher d’envol peut nous en dire beaucoup sur la santé d’une colonie. Toutefois, si les signes que vous observez vous paraissent positifs cela ne vous dédouane pas de faire les visites régulières pour s’assurer que tout va bien. Cela permet aussi de valider, ou pas, vos conclusions.

Si vous disposez d’un plancher grillagé avec une plaque dessous qui permet de compter les varroas, son observation régulière vous donnera également de précieuses informations.

Ce que l’observation m’a appris

Les observations :

Sans vouloir faire un inventaire à la Prévert voilà ci-dessous quelques unes de mes observations :

Au trou de vol :

  • Les rentrées de pollen sont primordiales à suivre. Pour rappel le pollen est la seule source de protéines pour élever le couvain d’abeilles. Pas de pollen, pas de couvain et donc en saison un signe de danger potentiel pour la colonie. Les rentrées de pollen sont signes que la reine continue de pondre en saison ou a repris sa ponte en sortie d’hiver. Récemment je soupçonnais avoir perdu une reine sur un essaim, je n’observais plus de rentrées de pollen. De plus j’avais constaté la présence de cellules royales. Une semaine après cette observation les rentrées de pollen ont repris et lors de ma visite je ne fus donc pas surpris de voir une nouvelle reine dans l’essaim. Depuis le pollen rentre en quantité preuve que la nouvelle reine a commencé sa ponte.
  • Les rentrées de pollen sont plutôt matinales, l’après-midi semble plutôt consacrer aux rentrées de nectar.
  • Deux colonies placées côte à côte ne rentrent pas forcément les mêmes pollens au même moment.
  • Sur le plancher d’envol on voit essentiellement des rentrées et des sortie d’abeilles. On voit peu les gardiennes. Par forte chaleur on peut observer les ventileuses têtes dirigées vers la grille d’entrée.
  • Je mets quiconque au défi de décrire une quelconque danse des abeilles sur le plancher d’envol. Je vais relire les travaux de Karl Von Frisch, je suis curieux de connaître son protocole d’observation.
  • On observe souvent des gardiennes qui se battent avec d’autres abeilles. Peut-être des abeilles qui dérivent d’une ruche à l’autre et qui sont chassées manu militari par les gardiennes. Je constate que ce phénomène est plus important depuis mi-juillet notamment dans le courant de l’après-midi.

Devant la ruche:

  • Le matin surtout au printemps on peut constater la présence d’abeilles mortes voire de larves avortées. Rien d’alarmant sauf évidemment si le phénomène est d’ampleur. On s’amusera aussi à regarder le « cimetière » devant la ruche. Cela peut paraître impressionnant mais il faut garder en tête qu’une abeille en saison ne vit que 45 jours et que des colonies fortes peuvent monter à 60 000 individus.
Ce que l’observation m’a appris

Sur les fleurs :

  • Quand plusieurs grosses floraisons se chevauchent j’ai constaté que les abeilles mettent du temps avant de s’attaquer à la nouvelle ressource, comme si elles préféraient épuiser la première avant de s’attaquer à la suivante. Le serpolet a commencé sa floraison début juillet et ce n’est que depuis une semaine que les abeilles sont à fond dessus.
  • On ne verra jamais 2 ou plusieurs abeilles se battre sur une même fleur ni avec d’autres pollinisateurs d’ailleurs.
  • Quand une abeille butine sur une espèce de fleur elle n’en change pas, en tout cas entre deux retours à la ruche.
  • Il est écrit que les abeilles soit butinent le nectar soit collectent le pollen. Il m’est pourtant arrivé plus d’une fois de voir une abeille avec de belles pelotes aux pattes et le proboscis plongé dans une corolle.

Sous le plancher :

  • En observant la plaque située sur le plancher grillagé on peut observer le varroa (ou son absence) sans faire un comptage systématique. Cela peut donner une indication sur l’infestation de la colonie. On peut aussi voir très régulièrement même sur des colonies en bonne santé des larves de fausse-teignes dont les abeilles se débarrassent. Il n’y là rien d’alarmant. Enfin sur des essaims on peut voir les particules de cire que les nouvelles abeilles découpent pour sortir des alvéoles ce qui donne une indication sur la présence des premières abeilles nées de la nouvelle reine.

Conclusion:

Voilà un premier aperçu. Je ne peux que vous encourager à faire vos propres observations et à les confronter aux miennes ou à d’autres apiculteurs qui vous entourent.

Ce que l’observation m’a appris
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